L’étrangeté et la réalité…

Quand les mythes indiscernables résonnent dans le lointain, nous faisons l’expérience de la subversion du réel. C’est le trouble de l’étrangeté à soi-même : le corps forme un chaos-corps.

« Peindre sous le choc des mille vibrations » Nicolas de Staël

Le symbolisme est inachevé, le duel immatériel-tangible est permanent, de cette vie symbolique l'artiste tire les schèmes moteur de son expression. L’art crée du possible…et le temps se fait matière, l’artiste doit saisir la coïncidence entendement-sensibilité, le « surgissement ontologique du sens » heideggerien.

Selon Walter Benjamin, le sublime, l’aura est une présence Autre qui atteste de « l’apparition unique d’un lointain ».

L’art est scellé dans un besoin qui correspond aux plus hautes aspirations de l’homme. Ainsi l’art crée avec lui la société.

« Que de fois vit-on par delà les vagues dont se gonfle le vaste océan, ton dos noir hérissé de soie, l’allure superbe et majestueuse, obtenir telle une montagne la suprématie et la victoire » Léonard de Vinci

Le tragique s’exprime en nous, comme le merveilleux. L’art est une fenêtre ouverte, une sortie vers l’inconnu. Tels des enfants, nous avons besoin de rêver, et construisons des récits. Nous enrichissons le réel par un imaginaire aussi illimité que la raison est fertile.

L’art créé de l’espace, une oeuvre d’art est une bouffée d’oxygène.

L’art intervient dans ce non lieu, ce silence absolu. Il donne vie.

Cet espace peut être celui d’une écoute ou d’une vision, il exige une humilité.

L’artiste prend soin et déploie les outils indispensables au partage de notre réalité.

Chacun crée à sa façon sa réalité.Sommes-nous un océan dont les vagues invisibles, s’échouent sur le rivage de l’autre?

L’artiste un palimpseste, parchemin d'empreintes qui deviennent une libre interprétation du réel

Cette fugacité, ce pouvoir de nous surprendre qu’ont les choses réduites à leur fragilité et leur puissance, c’est peut-être cela la beauté.

 

pas du bon pied mais de la poésie
pour mieux mieux poser le pied par la prose

d'un endroit privé on faire un enfer,
les traces existent dans la mémoire,
les noms et les nombres
se mélangent sur dans les symptômes.

pourquoi faut-il que tout soit si grand
lorsque l'on voudrait que tout soit facile
sous nos yeux d'enfants?
Des voitures rapides s'enfoncent
dans la nuit

A chacun son idéal de blancheur
Une fois d'abord savoir
et ne plus détourner le regard,

il y a des choses des envies,
le nord magnétique,et les roses
qui n'en finissent pas de fleurir

 

Le texte
est un dialogue
merci à vous
merci
mais nous ne sommes pas là....
combien êtes vous
au moins quinze
pour interpréter
ce qui fut dit
fut fait
au travers de quelques images
et quelques sons
c’est à vous...

Il y a du bruit
c’est pas à cause de ton nouveau téléphone?
non c’est à cause que je suis près de la friteuse
J’annonce! Ce soir dans mon frigo...
..Et?
...il pleut!
on est dimanche
le bruit de la pluie
c’est comme du chocolat
ou une soupe à la tortue
je m’égare
en tout cas tu es bien sur la photo
ouais
moi je trouve que j’ai l’air un peu...
fatigué
contrit
comment ça contrit?
et puis cette photo laisse la place à toute sorte d’interprétations...
j’ai pris un coup de vieux
non c’est faux
c’est un portrait tout bête
n’empêche...
bon il y a une boîte d’œufs dans la porte
fais ce que tu veux
je les mettrai bien à bouillir dans l’eau pour voir
mais t’es dégueulasse!
c’est des œufs durs
tout cuits
non je veux dire sans la coquille jeter dans la flotte
les œufs sans la coquille comme ça
faire gueuler la matière
ça devient blanc vite, et quand on le mange ça a gout d’eau
je préfère le poulet
aux herbes
à l’huile
à la vapeur
reprends-en
il faut dire que la dernière fois on l’a échappé belle avec l’autocuiseur
et l’autocenseur
c’est pareil
ce qu’il faut faire
dire
des pieds et des mains
jusqu’à la tête
remplie
de pâte molle
de verre brisé
jolie l’étincelle
elle a filé la garce

bon revenons à nos moutons
j’aime pas le mouton ça pue
comme le poulet
le cochon
racistes!
tous les mêmes
une seule certitude aveugle
quant au contenu du message
dans la malle bien fermé sur soi
dans laquelle est supposé rester
le destinataire relatif
il s’est expédié en même temps
que les affaires courantes
lui aussi?
oui
lui aussi
avec elles?
avec du sel
et des patates
m’en parle pas
elles sont sorties de leur gond
la peau épluchée?
non
bin alors qu’est-ce que tu FOUS?
je suis considérablement absent
en ce moment
en tout cas
quoi?
Ta prise de position favorise un certain
...relativisme bilaire
je ne m’en fais pas
va te faire foutre
je ne sais pas
ne me dis pas que tu as peur
si
arrêtes la peur c’est incapacitant
ça tu le sais très bien
depuis que tu es condescendant
compatissant
con tout court

bon je reprends
vazy
après toi
merci
IL FAUT
souligner la splendeur de cette saison
en tous points monotone
et?
revenir au fil directeur de notre dialogue
non
si
pourquoi?
parce qu’ils tirent la langue
c’est bon ça!
arrête un peu
Je disais donc
je l’ai échappée
quand ça?
à l’instant
elle peut pas être loin...
j’entends du bruit
ah oui
tiens
allons voir
qu’est ce que c’est?
quelle idée de mettre le micro onde à fond aussi
voila le résultat

 

pas du bon pied mais de la poésie
pour mieux mieux poser le pied par la prose

d'un endroit privé on faire un enfer,
les traces existent dans la mémoire,
les noms et les nombres
se mélangent en sursymptômes.

pourquoi faut-il que tout soit si grand
lorsque l'on voudrait que tout soit facile
sous nos yeux d'enfants?
Des voitures rapides s'enfoncent
dans la nuit

Son idéal de blancheur
Une fois savoir
et ne plus détourner le regard,

il y a des envies,
le nord magnétique et les roses
qui n'en finissent pas de fleurir

Le vent fait crisser les feuilles sèches
la pluie claque sur les ardoises
qui répond au gris sombre du ciel métallique

Les étoiles fondent
un filet de nuit
sur un lac de rêve la lune,
un reflet roux sur l’onde

Le mystère percé à jour
par nos frères
reste à nos portes

Nous rentrons sans savoir comment
dans les contrées immenses
du berceau de l'homme
dans l'ombre éclatante
du territoire sans profondeur
qu'est la nuit

it was a lonely nightwalking / the fresh mood / experiencing the dark / margin of solitude
like inner wandering / landscapes where you feel / you're so close / everything could fall

 

Turbulences

hautes fréquences

zones de frictions

Nuance sans valeur

1111

sensible sans sens

présences

Admettre sans détour Faiblesses et failles

Le réel pris pleine tête

Le visage fatigué

la figure en déroute

les mains surprises

aux yeux délavés pareillement secs

aux proches itinéraires des carrefours creux



le poète des rivières, de pluie et de liberté

Je suis le poète des rivières, de pluie et de liberté
des ombres reconnaissantes

qui passent derrière le rideau de pierre

je laisse à la nuit son goût de pluie dorée à l'écoute,
l'herbe teinte avance les couleurs,
des arbres et des forêts ruisselantes

je goûte la route un jour de pluie

le parfum d'un rayon de lumière sur la roche à nue
dresse ses arêtes couleur de plomb
la goutte d'eau que l'on marchande
tombe plus vite encore

une musique étrange au coeur
un oiseau inconnu

le chemin aérien d'un instant
le passager qui n'attend plus rien

vit le monde et l'instant
nous sommes présents
au monde et à la nuit

comme les oiseaux
jouent et déjouent
les pièges du haut vent
jamais ne se posent
à l'envi à l'envers
Il y a des enfers au-dessus
de cette rivière
faite de songe
d'un saule pleur
et où glissent d'invisibles canots.

Je ne demanderai pas à sortir
sous le ciel qui peut le monde
mon coeur sans attaques érode le temps
sans rien laisser paraître des brisures

la nécessité de brûler cet espoir
reste entre les épaules et en marche
car ce pardon accordé à tous est rejeté
et les cris s'entrechoquent

J'abandonne encore des regards
au commencement des feuilles
quand l'heure tardive effleure
une nouvelle suite de jour,

Nous sommes ce spectateur
qui a soi-même pour objet
qui de sa propre vie,
qui dans le doute,
qui dans la sensation.

Une écharde plantée sous la peau
tu connais la chanson des promesses
celle qu'on fait par temps d'orage
ont la couleur des fleurs molles près des rivières

Les gens regardent la télé
Les gens conduisent leur voiture
Les gens ont des rêves cassés
Il n'y a pas d'information

Il n'y a pas d'arrêt , il n'y a pas d'abri
le naïf a la force de ses yeux
qui voient plus loin que le monde fini
en nous sommeille l'amour

Ce qui me retient c'est la mémoire
sinon autant partir aussi loin
séparé de la famille et des amis, de ce qui fait masse
on voit le mieux les mots qui passent

demain rêver encore
la force d'une épopée sans époque
le poème est un lieu qui s'échappe
souvent la nuit donne la lumière

Si chacun est à vendre
Nous ne sommes plus unique
La différence est morte
c'est le bien total
qui a défoncé la porte
le soir envenime ce qui reste
Nous sommes ensemble
les regards violents
les grosses chaussures noires
qui font du bruit
Les murs hauts qui écrasent
l'étoile qui luit peut-être encore

Tout reste à faire
et on n'a rien commencé
tout est trop lourd
tout est un détour
ne pas penser
pour ne pas peser
franchir les mers
et les obstacles à la suite
vivre à rebours, compter
des brutilles de temps

S'étendre sous la pluie
enfin retrouvés
les songes d'enfant
conte des temps
refrain donné
sourire glissé vers l'azur
complice et connu
rendre grâce de son coeur
que la foule accueille



-égalité-

la plasticité ou le royaume de l'avenir
des mots d'un enfant criard
projectiles contre les murs


des contours
des hommes
traversés [en trombe]
des femmes présentes
et la lumière blafarde

-gris métal-

quand des vastes
reflets
égaient
cette feuille archiviste
d'un rayon tachée
l'oeuvre des jours de pluie

- une précision blanche-

des balises volutives
accordent à ma nuit
son souffle de forge
vois de la maison
le voyage habité


ting ting ting les choses acclimatées nous souffrent la besogne le long des bestioles les chevaux arnachés / portent l'hélicoïdale délice achalandent une voie de passage pour les traits qui feront mal

-ligne au fer-

suivre les couleurs malgré leur absence de motif
se laisser convaincre et attenter les petits espaces en un effort variable
les rêves à l'abandon de soi
né isolé par la trace et les nombres renversés

-en suivant ma porosité-

un essort à nulle autre pareil
l'hybride qui regarde en face l'instant d'à côté





pourquoi se dire pourquoi
pourquoi quand
pourquoi qui
pourquoi quoi
pourquoi pas?

Mais pourquoi?
mes accoups pas à pas
à côté pas que toi
cotillon pacotille,ma brindille

des accrocs
dans le studio politique
en pratique as de pique
biscoto, marionnette et paquerrette
mais pourquoi?

Mais se dire pour qui?
pas pour soi
mais pour suivre une parcelle
une de celles qui recelle des milliers
de pour qui
pourquoi pas y souscrire?

pourquoi moi à chaque fois j'apprécie
si je suis si pressé
je suis précis donc merci

Voyage...


éclairés par une musique étrange
nous sommes présents à la nuit
le chemin est passager
qui n'attend plus personne
voit le monde et l'instant
suit ligne souterraine
des corps fluides évoqués,
indescriptibles et beaux.

d'hommes

Nous piquerions alors ce signal électrique
d'environnantes plainesen forêts attenantes
le coeur désolé atténue
l'isolation supportéede chaque battement
par un écho instable
prolonge le supplice et l'envie
l'indomptable énigme
si souvent contournée
par manque de retenue
y compris par soi
y compris pour soi
tablant l'amélioration
par délà le possible espoir


in no one's kitchen....
...there is no airport underground...... .......no airport..............
..........no airport.... and no why?

clairvoyant

Sa beauté exhibée par le regard
elle tourne la tête
l' horizon est une alliance immense

Son épaule au contour de nuit
est ordres qui vous dévore
au premier sommet abrupt
fragilité absurde
des masques de destinées

elle s'échappe et reste
à tout aveu rétive
de ses contrées immobiles
se tisse une robe de porcelaine

Ne rien demander
qu'une seconde de plus haleter à l'ombre
les vagues se brisent ailleurs
comme au premier jour d'un éternel récit
que cette dans sans fin

nos corps sans mots
chantent la mémoire
à nul autre demain pareille

Canalysant l’impalpable, le superflux coagule. Désespérés de n'y voir que la cohérence décadente des spectres,
les passagers ont fui l'aéroport et se sont réfugiés pour un temps dans les ruines de l'ancienne cité.

L'horizon se perd au delà du périphérique. Un écran isolé divulgue encore les informations nécessaires à la circulation des errants.
Sur support numérique haute définition, des signaux adressés à personne... diffuse sur les murs enfermés, le poison d'une époque

*

le nombril porte une esquisse malsaine

D’allumés chérubins en ont tiré une vengeance malsaine
l’aimante poésie à leur machine sans maître
oppose sa seule arme

je suis de ceux qui savent, sous la peau,
les sommets plombés du drapeau à entendre la mort rire seule,

d'une phrase craint le pire, on leur fera un sonnet
tu as du mal à déduire fera un sonnet, dans tous les cas,
c’est l'heure d'assumer ceux qu’on efface d'un revers de la main,
tu as du mal à entendre, ressasse, tu connais,

je suis libre, et je boîte de misère
et tu doutes quand en rêves tu me traites de marchand
,de tarés machinards se cagoulent dehors, c'est dément,

les autres me vois, se conjurent ou me disent amour.
Je suis un texte bien sorti, une semence d'encre bien sèche,
depuis les jours sont sans stylo, un paon mène la danse et
je reste au bar le dos tourné à la plume... un doigt abimé.

quand les choses courent après la lune, la loi du poing te pend au nez
de tes marques verrouillées
j’en ferais des pleines plaies
tu souris quand et je vous laisse deviner
si l’amant y gagne en sagesse et glisse
et tu jures que tu es plus pur et plus dur
tu dors, loin d'une bouteille en bout de ficelle et des sifflets un sourcil en sursis fissa
Les 7 degrés au fond de mon cerveau

ma parole au bout d’une pointe rouillée

Un trajet en surface jusque là où se brisent les vagues
Ton reflet disparaît trop vite dans les gouttes sur la ville vitre vite
nos corps emportés roulent une seconde de plus
le sol hurle cette danse à la mémoire d"un chant

ce signal repercuté prolonge encore l'envie
y compris par soi y compris pour soi
de l'espoir par délà le possible

 


quand l'oeil dans la glace cherche
une issue au soupir
un chant de lumière
chemine alors alentours
demain ruisselle
vers l'aube sur
des visages creux
le soleil comblera
les étoiles d'or
et se perdra sous la barbe
divisée en poussière

Révélateur

Au moment où la fiction prend le pas sur le réel,

la perception de l’art advient en passant

d’une vision et d’une sensation passives

à une vision et une sensation actives.

Le déploiement du diagramme

un organisme en séquences